M.S. qui constitue son dossier, un brin stressée ;-)
Voilà, j’ai fait mon coming-out : je ne suis pas une vraie Parisienne.
Je prétends parfois l’être, même par adoption. C’est vrai, j’ai un véritable radar (à 99%) pour éviter les crottes de chien sur les trottoirs ou dans les caniveaux (cf God save la France, de Stephen Clarke). Et je tire de temps en temps une tronche pas possible dans le métro, oui, d’accord…
Mais en réalité, je ne suis pas une vraie Parisienne. Je passe sans tressaillir devant les vitrines estampillées « -70% » voire « -80% » en cette période de soldes. Je peux déambuler sans m'évanouir de ravissement dans les rayons des magasins de vêtements ou de chaussures. Toucher les matières toutes aussi douces, raffinées ou chaudes sans me dire « oh mon Dieu, je dois acheter ce superbe sac/pantalon/chemisier »… Bref, je suis hermétique à la mode, aux soldes, aux magasins de vêtements. J’irais même plus loin : je hais le shopping ! Si je n’ai pas un réel besoin de tel ou tel article, je n’irai jamais me fondre dans une foule de harpies prêtes à tabasser leurs prochaines pour obtenir cette « fabuleuse tunique » ou ces « merveilleux escarpins » !
C’est vrai, pourquoi claquer là alors que quelques mètres plus loin et plus haut, dans un rayon de la FNAC, un simple petit volume crée une petite étincelle là, dans mon ventre ? Un petit volume avec écrit dessus : « Dan Simmons – La chute d’Hypérion, tome I ». Celui qui était en rupture de stock dans tous les magasins, tous les sites Internet, peut-être pas tous les bons libraires mais presque… Celui que j’attendais alors que, dans ma bibliothèque, m’attendent les 5 volumes suivants (le tome II et les quatre parties du cycle d’Endymion)…
Alors non, je ne suis pas une vraie Parisienne. Je préfère un livre de poche à un petit caraco ultra chic… Et le pire, c'est que je trouve ça parfaitement normal !
M.S. qui va s’empresser de plonger entre les lignes fascinantes de Dan Simmons
Sommes-nous si indéchiffrables qu'un dictionnaire s'impose à nos voisins britanniques pour nous comprendre, nous Parisiens (d'origine ou d'adoption) ? Il faut croire que oui...
Le mode d'emploi pour survivre dans ce milieu hostile - oui oui nous sommes ce milieu hostile...- se trouve sur Cestsoparis.com. Ressortir la lèvre inférieure et hausser les sourcils en même temps que les épaules" ("gallic shrug"), tout en prononçant, de manière nonchalante, le mot "bof"... savoir dire "camembert ("shut up"), un concours de photos imitant les gestes... et voilà un Anglais se transforme en Parisien. Magique !
Le but de la manoeuvre... Le Comité régional du tourisme Ile-de-France essaie simplement de nous débarrasser d'une image bien peu louable: notre arrogance légendaire ! Du coup, rien de tel que de reproduire les gestes du Parisien type pour se fondre dans la masse, ne pas passer pour un touriste et ne pas récolter l'attitude du Parisien qui rencontre un touriste. Vous voyez très bien la scène. Mais si ! Bon, et autre but de cette campagne: redorer notre blason, alors que les Anglais nous ont boudés en 2005.
Une nouvelle vague de publicité sera lancée au printemps, axée sur la Coupe du monde de rugby 2007 cet automne en France et le Tour de France qui partira de Londres cet été. Promis, si je croise beaucoup d'Anglais en 2007-2008, je ferai peut-être un tour à Londres en 2012, histoire de les réconforter après tous les impôts qu'ils auront du payer pour accueillir dignement les JO...
M.S. qui... what, am I being arrogant ? ;-)
Le logement, on ne le sait que trop avec l'actualité en ce moment, pose problème en France, surtout dans les grandes villes. Mais c'est un peu pareil aillleurs...
Voyez ici, en Espagne, comment les jeunes n'en peuvent "plus de vivre chez papa-maman" (Le Monde). Salaires bas (1000 euros ou moins), marché locatif étroit, prix qui s'envolent... Tout cela "condamne [les jeunes Espagnols] à une jeunesse qui {leur] semble éternelle", conclut l'un des interviewés dans ce papier. Dans un autre article sur "Barcelone, l'auberge des squatteurs" (Libération), les okupas et leurs happenings anti-spéculation immobilière sont un peu comme notre Jeudi-Noir, version plus remuante, air ibérique oblique.
Non… là où l'investissement est rentable, là où cela ne coûte pas grand chose mais rapportera peut-être gros un jour… c'est sur la Lune ! 500 mètres carrés pour 45 euros (El Pais), avouez que le tarif défie toute concurrence. Seule condition, vous ne pourrez vous y installer qu'à partir de 2020, si le projet de base lunaire aboutit. A ce prix-là, ils sont déjà 10 000 en Israël à avoir "décroché la Lune" (Jerusalem Post) ! Enfin un petit morceau…
M.S. qui est un peu dans la Lune aujourd'hui ;-)