14h, les portes se ferment. Les étudiants de Sciences Po Paris affluent toujours vers le 27 rue Saint Guillaume, livres et sandwich à la main, mais ils se heurtent à la sécurité de l’établissement. « C’est fermé à cause des manifs anti-CPE ». « Les jeunes pourraient tout casser ».
Et oui, la vie parisienne, c’est ça aussi : les manifs !
Une minute avant la mise en place de ce dispositif, un appariteur me confiait pourtant sur un ton très critique : « Ils ont un peu de mal à se décider là-haut ». Là-haut, c’est Richard Descoings, le directeur de Sciences Po Paris. A 14h08, il a envoyé un email aux étudiants, professeurs et employés pour faire sortir tout le monde des différents bâtiments de Sciences Po (rue Saint Guillaume, rue de l’Université, boulevard Saint Germain, rue de
La manifestation anti-CPE d’aujourd’hui doit parcourir Paris et arriver à Sèvres-Babylone dans l’après-midi. Là où se trouve Sciences Po. La peur du casseur se fait sentir et la police a quadrillé le quartier avant même que les protestataires n’aient commencé leur parcours parisien.
Richard Descoings décrit « un dispositif de sécurité à la mesure de la manifestation que l’on annonce particulièrement violente ». Y compris l’arrêt des transports en commun sur la zone. A 14h, une annonce se faisait déjà entendre sur la ligne 12 pour signaler la fermeture des stations Solférino et Assemblée Nationale. C’est donc pour « garantir votre sécurité et de permettre à chacun de rejoindre sereinement son domicile » que le directeur a demandé à tous de quitter tôt les lieux.
Moralité, donnée par un autre appariteur : « vous plaignez pas, on vous donne une après-midi libre ! » Oui enfin pour ceux qui voulaient travailler… Et bien ceux de l’école de journalisme iront interviewer des manifestants, filmer dans la rue ou enregistrer les slogans. Les autres, qui sait, vous les verrez peut-être scander des slogans science-poteux ! Tiens, ça pourrait rimer avec CPE…
M.S.